A political satire written in the form of a playlet was published in Le Constitutionnel in 1831. Most of the dialogue is in French (with a few Jèrriais words), but the character of the female servant has dialogue in Jèrriais. Here is the Jèrriais content transcribed, with some of the surrounding French for context:
Les Mœurs des Temps
Comédie.
En autant d’actes comme on voudra.
Acteurs.
- Le Chevalier Bleme – personnage muet.
- Le Lieutenant Ouf! – optimat suffisant.
- Le Seigneur de Chateau tombant – hobereau grossier et ignorant.
- Le Sieur de la Verte Morue – un grognard.
- Le Sieur Dure-Tete de l’isle-percée – personnage très-comique.
- Le Sieur Acajou – personnage à-peu-près nul, mais qui sert à remplir un vide.
- Le Vicomte de la Tour du Marais – noble en imagination.
- Le Magistrat Sucré – espèce de machine.
- Maitre-Chicaneau – avocat de province.
- Un Servante.
La scène se passe dans le Châteaux du Brésil.
Acte I, – Scène 1re.
(…)
Le Magistrat Sucré. – Une Servante.
Sucré.
Eh bien fille! auras-tu bientôt fini? neuf heures sonnent, et j’attends à toute minute l’arrivée du chevalier et de nos amis.
La Servante.
Dame! Mousieu, je n’serais allé pus vite. Aussi ou-z-avais ben affaire d’leux prêté vot parleux pour leux assembliais. Ne v’là-t-y pas qui vont sali not’ biaux tapis, et pis y faudra que j’frotte, frotte, frotteras-tu pour toute une journais, et auquo je ne pourrai ôter toutes les taques.
Sucré.
Que veux-tu mon enfant? (…) je te racontais tous ses méfaits.
La Servante.
Mais auquo, chest vot’ neveu, Mousieu. Qu’est-che qué les gens diront quand il séront qu’ou zavais prêté vot’ maison pour l’y faire du ma?
Sucré.
Tu ne te connais pas en politique ma pauvre fille. (…) ou de quelqu’autre sujet.
La Servante.
‘Gardais queu malice! Faut-y qu’ou séyais espritêts ma fé, je gn’érais jamais pensai! Quiais qu’érai jamais creu! Le tems passêt, nous étai pour sés parents; quant-à-mé, je n’voudrais que faire du bain à més gens, même à men couôsin Philippe, qu’iétait mon galant, et qui m’a laissi d’en par là, pour aller vais Nenné Lavertie. Mais du tems qui couor on ne s’y connaît pus.
Sucré.
Oh! s’il est mon parent, c’est qu’il l’a bien voulu (…) Mais voilà nos Messieurs qui arrivent; va vite ouvrir, pour ne point les laisser dans la rue, à la vue des passants. (La servante sort.)
(…)
Scène IV
(…)
Chateau-tombant.
Il y avait ce matin une bonne venue de vraic au Pûlé, peut-être sera t-il allé en ramasser.
Verte Morue.
Vraic, toujours vraic. Il ne rêve que vraic; on le trouvera un de ces jours mort sur un tas de sa plante bein aimée.
Chicaneau.
Il ne ressemble déjà pas mal à un morceau de collé à moitié desséché.
(…)
Scène VII.
Les Précédents. La Servante.
La Servante (parlant à Sucré).
Monsieû, il y a de la gache et du vin dans l’autre parleux.
(…)
Le Constitutionnel 31/12/1831