Du Jèrriais mêlé d’auve du Français (est-che vraînment d’la plieunme du Caouain?):
A bit of a mixture of Jèrriais and French (with some English of course) which although published under the sign of the owl doesn’t seem to be in the Owl‘s usual style of the time:
Oh! bonne gens, un peu de plus, le caouan disparaissait à tout jamais. Ecoutez ma triste histoire.
L’autre nièt comme j’tais à me promener je rencontris, un vièr homme à barbe grise et vêtu de rouoge qui s’promenait sur les toits avec un lourd pagat. J’eût peux de li, car il avait attaché au drière du dos des fuils, des sabres, des tambours et tout ce qui faut pour armer les guerriers. Tchi drôle de corps tout de même. Y d’valait une cheminée pour remonter quelques minutes après et il allait ainsi à quasiment toutes les maisons.
Pour vous dithe le vrai j’en tremblais et j’m’empressis de d’valer dans une des cheminée iou ne s’était pas arrêté.
Mort de mes os, né v’la ti pas que je m’trouve entortilé dans une espèce de longue et étroite pouch? M’v’chin pris. Good-bye, jamais d’autre je ne retourneront à la Gazette que j’penais.
A quelle sauce vont-ils préparer ma vieille carcasse! Tout à ne v’la ty pas que j’aperçois qu’il y a un creux au pied. S’chi sauvé! Avec mon bec j’agrandis le creux et m’v’chin dans une chambre iou que trois ou quatre mousses étaient couchés.
J’avais t’chès dans une paîthe de cauches que les mousses avaient pendu dans la cheminée pour recevoir les biaux cadiaux qu’ils attendaient du vièr bonhomme que j’avais vu sur les tuiles.
J’me sauvi bein vite par une fenêtre et je vint m’r’poser au haut de la Place.
J’pensi chu bonhomme Christmas avec tous ses jouets doit être bien estimé est-ce que le caouan n’pourrait pas faire t’chique chose pour calmer les méchants qui veulent le tither.
Tout une nièt j’y ai réfléchi ét ne v’chin ce que je pense souhaiter.
A tous et chacun tout plein d’sous pour ieux et non pour ceux qui viennent passer trois ou quatre heures dans Hill street ou sur le Square.
A ceux qui vont s’marier, un perumbulator pour iun seulement.
Aux jeunes Misses eun galant chaque, pour leur envier de belles postcards et lus payer des chucrains.
A m’n’amin Billy deux ou trois p’tits viages pour l’empêcher que son devis ne s’ait critiqué par le s’mêle de tout Trouve-à-R’Dire.
Au riche garçon qui est mourant d’pis des années, autant de mémoire le matin que la r’levée.
A son fils, qu’il convertisse tous les juifs même ceux qui sont en Jèrri.
Au Juge Vaudin beaucoup de r’pos.
Au Lieutenant Bailli des douzaines de biancs gants.
Je souhaite que quand il y aura des causes auz Assises, qui de droit fera placer des “Samsonians”! pour que le Monsieur qui dort la bouche ouverte ne soit pas étranglé ou piqué par les ‘moques’,
Au Doyen, un mio de mémoire pour l’y rappeler que ce n’est pas li tout seul qui a adopté la loi sur les bancs d’Eglise. Puis, j’espère qui n’enverra pas à Barrow tous les sous que les bonnes gens l’y bailleront.
A certain Juge, la pépie pour l’empêcher de d’viser pendant des heures pour ne rien dire.
A ceux qui ont pris à termage le clos des pauvres de certaine paroisse, d’avé l’exposition des bestiaux dans ce champ pour engraisser la terre!
A Samuel, de se reveiller un miot pour faire rire ceux qui prennent la gâzette.
Aux Saints-Clliémentais, jé souhaitte qué les siens d’lûs visiteurs qu’éthaient des faibllesses fans les gambes n’îthont pas du bor’ du Hocq, car v’la tchi suffithait pour qui s’sait impôssiblle d’avé eunne feîs à bèthe dans chutte pâraîsse là l’Dînmanche.
J’espèthe ètou qué pèrsounne né s’sa mârri de l’arrivèe d’un moussieu angliais pour faithe lé travâs dans l’égllîse.
A Mess “Quant à nous” jé souhaitte qui n’sé lâsse tro’ ovec sa belle piume d’ouaie – ou d’acié.
Aux Encanteurs, beaucoup de business; aux Docteurs, beaucoup de temps à étudier près de leur foyer.
Aux Avocats, du r’pos; aux Ecrivains, nombre de contrats de vente de rente.
Es viaux, autant de Calf food qui puôrront mangi pour les faithe tous boster.
Aux Entrepreneurs, qu’ils soient obligés de brûler leurs belles boîtes vernies pour se chaffer fauthe d’affaithes.
* * * *I’ y’an a bein d’autres, mais v’la tchi prendrait trop d’reu, et pis i’ faut pas dithe tout dans unne fais.
Clou, clou, cloud! que j’s’is content de n’êtes pas né pithot, car je me d’mande où je s’ais acheteu après les festins de Noé!!
Caouain
Chronique de Jersey 2/1/1909